LE DEFI DEMOCRATIQUE EN AFRIQUE : LES POPULATIONS AFRICAINES CONFRONTEES AUX DINOSAURES
Près de soixante ans après les indépendances des pays africains, le continent reste confronté au défi démocratique. Année par année, élection après élection, les constitutions sont tripatouillées, taillées sur mesure, tournées en dérision, suspendues, etc. pour que les « dinosaures » restent au pouvoir. Et, pendant tout ce temps-là, la démocratie se fait toujours attendre. Le même personnel politique que nous appelons ici les derniers « dinosaures », arrivés au pouvoir par des coups d’états, souvent sanglants, qui ont décimés les pères des indépendances, en complicité avec l’Occident, est toujours-là depuis belle lurette. Ceux qui sont morts ont été remplacé par leurs fils : « Les bébés dinosaures ». Arcboutés au pouvoir, les derniers « dinosaures » ne veulent pas entendre parler d’une quelconque alternance. Leur durée au pouvoir tourne autour de trentaine d’années. D’autres que la mort à emporter, disions-nous, vont au-delà de trois décennies au pouvoir par le truchement de leurs fils restés en place. A titre illustratif, le site internet www.le360.ma, dans un article intitulé : «Top 5 des inoxydables chefs d’Etats africains », publié le 18/09/2016, signé par Koffi Gabriel, nous renseigne ceci : « L’Afrique est certainement le seul continent où on peut recenser une dizaine de chefs d’Etats au pouvoir depuis plus d’un quart de siècle. Une situation qui illustre, s’il en faut, le faible ancrage de la démocratie au niveau du continent. Dans beaucoup de pays, l’alternance démocratique est totalement prohibée. C’est en Afrique centrale que ces dinosaures élisent plus facilement domicile. Cinq d’entre eux sont au pouvoir depuis plus de 30 ans et certains d’entre eux n’envisagent pas quitter le pouvoir. Et si une telle initiative est avancée, c’est au profit de sa descendance. » Pour vous en citer que quelques uns de ces dinosaures, au numéro un, nous avons : Teodoro Obiang Nguema, à la tête de la Guinée Equatoriale depuis 39 ans (arrivée au pouvoir depuis le 03 août 1979). Le Président équato-guinéen est l’un des présidents les plus riches de la planète, selon la revue spécialisée FORBES. A 76 ans, lui qui vient de nommer son fils Teodorin Obiang (âgé de 49 ans) comme Vice-Président de la République chargé de la Défense et sécurité, n’envisage pas de quitter le pouvoir. Au contraire, ce dernier prépare son fils à lui succéder. Au numéro deux, nous avions : José Edouardo Santos, qui était resté à la tête de l’Angola de…à… (totalisant 37 ans au pouvoir). D’après les informations en notre possession, cet ex-Président angolais et sa famille sont détenteurs d’une énorme fortune dissimilée dans les paradis fiscaux à travers le monde. Au numéro trois, nous avons : Paul BIYA, à la tête du Cameroun depuis 36 ans, et qui vient encore de se faire réélire en novembre 2018 pour un mandant de 7 ans, à l’issue d’une élection présidentielle entachée par des fraudes massives et décriée partout dans le monde. Grâce à la levée de limitation de nombre de mandats présidentiels par un parlement acquis à sa cause, Paul BIYA se dirige vers une présidence à vie. Au numéro quatre, nous avons : Denis Sassou-Ngouesso à la tête du Congo-Brazzaville entre 1979 et 1992 puis de 1997 à nos jours (totalisant ainsi 34 ans du temps au pouvoir). Au numéro cinq, nous avons : Yoweri Museveni. Arrivée au pouvoir par un coup d’état début janvier 1986, Museveni règne sans partage sur l’Ouganga depuis cette date. Après trente ans de pouvoir, il vient de se faire encore réélire pour un mandat de cinq en février 2018. Comme tout bon « dinosaure » digne de ce nom, il ne compte pas quitter le pouvoir. Au contraire, il prépare son fils à lui succéder. Pour comprendre pourquoi et comment ces dinosaures s’éternisent au pouvoir, il faut s’en référer aux accords conclus entre les pays colonisateurs et colonisés. Et, il faut également analyser d’une part, les conditions sous lesquelles ces indépendances ont été accordées. Ce sont toutes ces questions qui nous intéressent au plus haut point ici pour comprendre la situation que traversent la plupart des pays africains aujourd’hui. D’un côté, certains affirment que les indépendances sont nées de la volonté d’émancipation des pays colonisés de la tutelle des pays colonisateurs. De l’autre, d’autres affirment que le système colonial en lui-même ne pouvait plus résister face aux mutations politiques qui s’opérèrent dans le monde au sortir de la deuxième guerre mondiale. Affaiblies par une guerre coûteuse en vie humaine autant qu’en dégâts matériels, les puissances coloniales se retrouvèrent dans l’incapacité de tenir leurs positions dans leurs anciennes colonies et furent obligés de lâcher du lest, en accordant aux pays colonisés leurs indépendances. Malgré que cela se fait à contre cœur. Mais est-il que, quelque soient les raisons pour lesquelles les indépendances ont été accordées, le colonialisme devait bien prendre fin un jour, compte tenu de l’évolution naturelle des choses. Théoriquement et globalement, à ce jour, il n’existe plus aucun pays colonisé dans le monde. En Afrique par exemple, depuis les années 60, tous les pays ou presque, ont accédés à leur souveraineté nationale. Et, pour mieux asseoir leur souveraineté, ces pays-là se sont dotés même d’une organisation appelée « l’Union Africaine » (UA), organe chargé de renforcer la démocratie dans le continent. Paradoxalement, bien que tous les pays africains semblent aujourd’hui être politiquement indépendants dans les apparences, cependant, il apparaît bien clair qu’ils ne sont pas encore économiquement indépendants. Maintenant, posons-nous premièrement la question de savoir pourquoi l’Afrique n’arrive-t-elle pas à avoir réellement ses indépendances politique et économique ? Et deuxièmement, pourquoi tous ces régimes des dinosaures perdurent encore autant en Afrique ? Pour répondre à la première question, il faut bien expliquer qu’il existe un lien étroit entre la bonne gouvernance et la démocratie, d’une part. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui en Afrique à cause des dictatures en place. D’autre part, il faut revenir sur les accords conclu entre les pays colonisateurs (pour accorder les indépendances) et les pays colonisés (pour accéder à leurs indépendances). Autant le dire tout de suite que les velléités indépendantistes de pères des indépendances africaines, jugées à la fois trop nationalistes et panafricanistes, n’étaient pas du goût des anciens colonisateurs, qui voulaient à tout prix garder les anciennes colonies. C’est pourquoi, craignant de perdre leurs avantages tirés de leurs anciennes colonies, les ex pays colonisateurs, en accordant les indépendances à la main droite, avaient préalablement prévu des plans machiavéliques de récupération desdits indépendances de la main gauche. Ils ont pour ce faire comploter avec les jeunes élites africaines formées en Occident pour renverser la plupart des pères des indépendances africaines. Car, se disaient-ils, les risques étaient trop grands de laisser prospérer ces pères des indépendances. Théoriquement, lesdits pays sont indépendants, mais en réalité, ils ne doivent leur salut qu’à l’assistance financière extérieure. Et pourtant, leurs sols et sous-sols regorgent d’énormes quantités des matières premières qui malheureusement, ne sont pas transformées sur place. Du point de vue strictement économique, le défaut de transformation des matières premières africaines sur place profite aux multinationales qui signent des contrats léonins avec les derniers dinosaures africains en leur garantissant de longévités au pourvoir entrainant par conséquent l’appauvrissement de tout un continent au profit des circuits parallèles ou de la haute maffia internationale. Tout cela additionné avec la mauvaise gouvernance de ces régimes dictatoriaux que nous appelons régimes des « DINOSAURES », cela explique l’état de pauvreté chronique des pays africains. Pour survivre, ces pays-là sont toujours obligés de recourir aux aides au développement ou appuis budgétaires venant de la Banque Mondiale (BM), Fonds Monétaire International (FMI), Union Européenne (UE), des fonds chinois et consorts. C’est pourquoi nous voyons encore aujourd’hui, par des mécanismes néocoloniaux en tout genre, lesdits colonisateurs maintenir encore l’Afrique en esclavage moderne par le biais des présidents « dinosaures » à la tête de la plupart des pays africains. Ceux dont nous croyons êtres des présidents africains, en réalité, ne sont que des sous les sous-préfets locaux à la solde des anciens pays colonisateurs. C’est par ce même mécanisme que nous voyons aussi ce jour derrière chaque « dictateur-dinosaure africain » un groupe de soutien occidental (des mondes franc-maçonniques ou autres) pour assurer leurs protections aux pouvoirs moyennant la dilapidation des richesses minières ou naturelles de leurs pays respectifs. Ce plan a été bien préparé depuis les accords des indépendances. C’est ainsi qu’à peine quelques années après lesdites indépendances, nous assisterons à un véritable catapultage de presque tous les pères des indépendances (jugés trop nationalistes – panafricanistes) être remplacés par des jeunes élites africaines formées par l’occident pour s’affairer aux sales besognes de maintenir l’Afrique dans le juron néocolonial. Ce qui n’est plus un secret pour personne d’ailleurs. Les menaces reçues par exemple par les pays africains des zones Franc CFA de la part de la France de ne pas sortir de la zone CFA sont là pour en témoigner. En sus, nous connaissons tous ce qu’est : « LA FRANCE – AFRIQUE ». A vrai dire, malgré les indépendances, le cordon ombilical ne s’est jamais réellement coupé entre les pays africains et leurs anciens pays colonisateurs. Tout cela a pour conséquences, nous le dirons jamais assez, l’appauvrissement inexorable du continent africain et une forte immigration de la jeunesse africaine vers les « El dorado » occidentaux. Là n’est pas notre propos. Nous nous concentrerons essentiellement sur les méfaits du néocolonialisme en Afrique. Pour ne parler que du cas que nous connaissons très bien celui de la République Démocratique du Congo, l’un des pays les plus importants d’Afrique pour ne pas dire du Monde en termes des richesses minières et autres, depuis 1885, au sortir de la Conférence de Berlin, à l’issue de laquelle le pays a été octroyé au Roi des Belges Léopold II, comme propriété privée et personnelle, est l’exemple le plus emblématique de la mainmise des impérialistes sur le continent africain. Riche en ressources minières et naturelles en tout genre, l’Etat Indépendant du Congo (EIC) devenu par la suite le Congo belge, a été confié au bon vouloir de Léopold II, lequel l’exploita sans partage pendant plusieurs décennies au prix du premier génocide oublié de l’humanité qui fut près de 12 millions des morts et des amputés des mains. A la mort du souverain tyran Léopold II, l’EIC fut cédé en 1908 au Royaume de Belgique qui prit le relais de la colonisation qui dura jusqu’en juin 1960, date de l’indépendance politique de ce pays. A l’instar de l’époque de Léopold II, la colonisation belge fut également très éprouvante pour la population colonisée. Le 30 juin 1960, de commun accord avec la Belgique, le Congo accéda à son indépendance, avec à sa tête le Président Joseph KASA-VUBU, et avec comme Premier Ministre, Emery Patrice LUMUMBA. Dans son discours de circonstance à l’occasion de la célébration de l’accession du Congo à l’indépendance, le 30 juin 1960, à Kinshasa, Monsieur Emery Patrice LUMUMBA, le premier Premier Ministre congolais de l’époque postcoloniale, rappela entre autres ceci : « … Cette indépendance du Congo, si elle est proclamée aujourd’hui dans l’entente avec la Belgique pays ami avec qui nous traitons d’égal à égal, nul Congolais digne de ce nom n’oubliera cependant que c’est par la lutte qu’elle fut conquise, une lutte de tous les jours, une lutte ardente et idéaliste, une lutte dans laquelle nous n’avons ménagé ni nos forces, ni nos privations, ni nos souffrances, ni notre sang. C’est une lutte qui fut de larmes, de feu et de sang, nous sommes fiers au plus profond de nous-mêmes, car ce fut une lutte noble et juste, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage, qui nous était imposé par la force. Ce qui fut notre sort en 80 ans de régime colonialiste, nos blessures sont trop fraiches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire. Nous avons connu le travail harassant exigé en échange de salaires qui ne nous permettaient ni de manger à notre faim, ni de nous vêtir ou de nous loger décemment, ni d’élever nos enfants comme des êtres chers. Nous avons connu des ironies, des insultes, les coups que nous devions subir matin, midi et soir, parce que nous étions des nègres. Qui oubliera qu’à un noir on disait « Tu », non certes comme à un ami, mais parce que le « Vous » honorable était réservé aux seuls blancs ? ». Après avoir prononcé son discours, qui du reste ne faisait que rappeler au peuple colonisé du Congo Belge le long chemin parcouru pour parvenir à l’indépendance ce jour-là, le Premier Ministre congolais Emery Patrice LUMUMBA, n’imaginait sans doute pas que ce discours pouvait lui coûter la vie. Malheureusement, ce que nous craignions tous est finalement arrivé. En complicité entre la CIA et la Belgique, LUMUMBA fut le 16 janvier 1961 au Katanga. C’est un secret pour personne, LUMUMBA a été éliminé physiquement à cause du caractère véridique de son discours à l’endroit du colonisateur belge qui n’était pas prêt à écouter ses quatre vérités. Voilà en résumé le contexte dans lequel s’est déroulée la colonisation belge au Congo, du génocide oublié de 12 millions des victimes de l’époque du roi Léopold II (Etat Indépendant du Congo 1885 – 1908), en passant par la colonisation éprouvante de la Belgique au temps du Congo Belge (1908 – 1960), jusqu’aux interférences actuelles de ce pays (la Belgique) sur les affaires internes de la République Démocratique du Congo (1960 à nos jours). Bien qu’ayant accordé son indépendance au Congo depuis 1960, apparemment, la Belgique a du mal à désengager totalement de ce pays. Telle une abeille tournant autour de la ruche, la Belgique semble toujours envieuse des énormes ressources minières et naturelles de son ancienne colonie qu’elle chérit toujours autant. C’est pourquoi, depuis l’époque coloniale, la Belgique avec son allié américain (USA) de l’OTAN, a toujours multiplié des coups bas pour déstabiliser le jeune Etat congolais naissant. C’est ainsi par exemple, qu’en novembre 1965, elle a, avec l’aide des Etats-Unis, réussi à déstabiliser le Congo, en aidant MOBUTU à prendre le pouvoir au Congo. Dans l’élan de balkaniser le jeune Etat Congolais, la Belgique encouragea même aussi la sécession du Katanga sous Mobutu. Rappelons que Monsieur Joseph-Désiré MOBUTU, le sergent-chef de la Force Publique (armée congolaise de l’époque), qui s’est renommé plus tard MOBUTU SESE SEKO KUKU NGBENDU WA ZABANGA, est arrivée au pouvoir le 24 novembre 1965 dans le contexte de la guerre froide, en parvenant à neutraliser successivement l’ancien Premier Ministre congolais Emery Patrice LUMUMBA et le Premier Président congolais Joseph KASA-VUBU (lequel avait destitué LUMUMBA quelques jours auparavant) par des coups d’état fomentés avec l’aide de la CIA et de la Belgique qui ne voulait pas voir son ancienne colonie l’échappée. Par ses discours jugés de nationalistes et panafricanistes, LUMUMBA fut accusé de vouloir faire basculer le Congo dans le camp communiste. MOBUTU, grâce à qui Américains et Belges parvinrent à neutraliser LUMUMBA, confisqua le pouvoir de 24 novembre 1965 au 17 MAI 1997. 32 ans durant, ce dinosaure (aujourd’hui disparu) régna en maître absolu sur le Zaïre. Lâché par ses soutiens occidentaux, Mobutu prendra la fuite vers le Maroc, où il mourut et enterré quelques temps plus tard dans le dénouement le plus total. Arrivée au pouvoir le 17 mai 1997, à la tête de l’Alliance des Forces Démocratiques de Libération (AFDL), M’zee Laurent-Désiré KABILA prendra le contrôle du Zaïre qu’il rebaptisera République Démocratique du Congo. Du coup, il mettra également tous les partis politiques en congé forcé. Cette décision plongea encore plus le pays dans l’instabilité démocratique. En outre, tout comme LUMUMBA, M’zee KABILA se montrera à son tour nationaliste panafricaniste. Cette posture offusqua ses alliés de la coalition afdélienne (de l’AFDL). Ainsi, ses alliés d’hier (de l’Ouganda, du Rwanda et du Burundi) qui l’ont aidé à faire chuter Mobutu, reconvertis dans la foulée en groupes rebelles l’attaqueront de nouveau en août 1998. Comme Mobutu, LDK fera face à une multitude de rebellions, notamment celles du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba soutenue par l’Ouganda, le Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD/GOMA) soutenue par le Rwanda ainsi que plusieurs autres forces dites négatives sévissant à l’Est du pays. Comme pour faire savoir à ses anciens alliés, devenus ennemis ça ne sera pas pour eux facile de lui arracher le pouvoir, M’zee Laurent-Désiré Kabila, l’ancien rebelle devenu Président de la République Démocratique du Congo à la faveur de la rébellion, leur lança : « La guerre sera longue et populaire ». Malheureusement, le destin décida autrement pour lui. Le 16 janvier 2001, il fut assassiné dans son Cabinet présidentiel dans les circonstances qui restent encore à élucider. D’ailleurs, près de deux décennies plus tard, une centaine des prisonniers de cette affaire croupissent encore au Centre Pénitencier de Rééducation de Kinshasa (CPRK) malgré les multiples lois d’amnistie dont ils devraient normalement bénéficier. A la mort de Laurent-Désiré KABILA, comme dans toutes les républiques bananières qui se respectent, au lieu que ce soit le Président de l’Assemblée Nationale (AN) qui remplace le défunt Président (le temps d’organiser des élections dans le pays), contre toute attente, la Belgique par le biais de son Premier Ministre d’alors Louis MICHEL nous sortira de son chapeau, comme par magie, un jeune homme répondant au nom d’Hyppolyte KANAMBE rebaptisé pour la circonstance, Joseph KABILA (pour flatter l’égo des congolais) pour remplacer le Président décédé. Voyez comment la Belgique est toujours omniprésente dans les affaires du Congo. C’est donc sous sa bénédiction que ce jeune homme Hyppolite KANAMBE (de mère et père d’origine rwandaise) rebaptisé pour le besoin de la cause Joseph KABILA prendra le pouvoir le 16 janvier 2001 en RD-Congo, dans des circonstances troubles, sur fond de plusieurs rebellions sévissant dans le pays. Pour mettre fin à toutes ces rebellions, il sera organisé à Sun-City en Afrique du Sud une conférence de partage du pouvoir entre les belligérants. L’accord trouvé à l’issue de cette conférence porte le même nom que la Ville de Sun City où il a été signé : « Accord de Sun City ». Le fameux accord autrement appelé « accord 1 + 4 » consacra le partage du pouvoir entre un Président et quatre vice-présidents, représentant chacun une composante, notamment : RCD, PPRD, MLC et FORCES DU FUTUR, sera mise en place le 30 juin 2003 pour une période transitoire de deux ans, à l’issue de la quelle devait s’organiser des élections libres, démocratiques et transparentes pour la toute première fois dans l’histoire du pays. Pour la parenthèse, la transition en question qui devait normalement se limiter à deux ans, mais compte des imprévus à la congolaise, se prolongea à 3 ans, 7 mois et 6 jours. Du coup, ces échéances électorales qui devaient sanctionner la fin de cette période transitoire initialement prévue à la date du 30 juin 2005, se tiendront plus tard, à la date du 30 juillet 2006. Les résultats officiels de ces élections, contestés par la suite, donneront l’ordre d’arrivée suivant : 58, 05 % pour Joseph KABILA contre 41, 95 % pour Jean-Pierre BEMBA sur un total de 25,6 millions d’électeurs (pour un pays comptant alors 60 millions d’habitants). Selon le camp du perdant de ces élections, Jean-Pierre BEMBA, ces élections ont été truquées. Cette contestation a entrainé une crise politique postélectorale qui a débouché aux affrontements entre l’armée régulière du gouvernement congolais et la milice du Vice-président Jean-Pierre. Affrontements suite auxquelles BEMBA fut contraint de partir à l’exil au Portugal, puis en Belgique, où il sera arrêté et incarcéré à la Cour Pénal International (CPI) de LA HAYE (en Hollande), dans le cadre d’une autre affaire visant sa milice impliquée dans les crimes de guerre et contre l’humanité en Centrafrique. Où cette milice est allée intervenir entre octobre 2002 et mars 2003, à l’invitation de l’ancien Président centrafricain Ange-Félix Patassé. Jean-Pierre Bemba incarcéré par la CPI à La Haye en 2008, Joseph Kabila aura les mains libres et le temps nécessaire pour exécuter son contrat social dit des « Cinq Chantiers » qu’il proposa au peuple congolais à l’issue de son élection. Le contrat social des cinq chantiers correspondait donc aux cinq axes prioritaires du gouvernement pour sortir le peuple congolais de la misère chronique dans lequel il vivait depuis. Il s’agissait de cinq principaux axes, notamment : la construction des infrastructures, la création d’emplois, le logement, l’eau et l’électricité, ainsi que la santé et l’éducation. Déjà clochardisé au temps de Mobutu, le peuple congolais sous Joseph Kabila ne verra pas non plus s’exécuter aucune des promesses des « Cinq Chantiers » faite par ce dernier. Lors des échéances électorales présidentielles de 2011, ramenées de deux à un tour, par une tripatouillage de la Constitution qui ne dit pas son nom, l’opposant historique congolais, Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Président de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS en sigle, qui boycotta les précédentes élections présidentielles de 2006, se décida d’entrer en lice. Ce dernier déclara à cette occasion que : « C’est pour sauver un peuple en danger qu’il s’est vu dans l’obliger de participer cette échéance électorale malgré les risques des fraudes massives qu’l peut y avoir». En 2006 tout comme 2011, comme on pouvait y attendre, les fraudes électorales massives étaient au rendez-vous. Malgré le désamour grandissant du peuple congolais envers Joseph Kabila et ses acolytes du PPRD, parti au pouvoir, ce dernier remportant encore frauduleusement les élections contre toute attente du peuple, enfonçant encore plus le pays dans la crise postélectorale. De crise postélectorale en crise postélectorale, nous en sommes arrivés à la date 19 décembre 2016, date de la convocation électorale prévue par la Constitution congolaise. Malgré le budget électoral prévu à cet effet, arrivé à la date prévue, bizarrement, le régime dictatorial en place à Kinshasa n’était pas toujours prêt à organiser lesdites élections. Ne voulant pas quitter le pouvoir à l’issu de son deuxième et dernier mandat, le Président Kabila et ses groupes des soutiens ont multiplié des incidents en tout genre pour justifier les reports de ces échéances. Suite à la crise politique née de l’incapacité volontaire du gouvernement congolais d’organiser les élections à la date constitutionnelle, Joseph Kabila (dans le rôle du sapeur pompier pyromane) devenu désormais président illégitime et illégal, convoqua en octobre 2016 à la cité de l’Union Africaine à Kinshasa un Dialogue Politique en vue de la résolution de la crise dont il est lui-même l’artisan. Dans ce Dialogue ont été conviés les représentants de la « Majorité Présidentielles, de l’Opposition politique et de la Société Civile. Rappelons que la vraie opposition et la vraie société sont restées en dehors dudit Dialogue, du fait que cela était plus fait pour faire : «glisser » Joseph Kabila. C’est-à-dire, lui faire dépasser la limite de son mandat constitutionnel. Sentant souffler le vent du soulèvement populaire à la veille de la fête de Saint Sylvestre, Monsieur Kabila chargea urgemment la CENCO (Conférence Episcopale du Congo) de refaire un autre Dialogue national pour apaiser les tensions. C’est ainsi Majorité Présidentielle et la Vraie Opposition signèrent le 31 décembre 2016 l’Accord dit de Saint-Sylvestre qui permit à Joseph Kabila de rester d’une manière inconstitutionnelle à la tête de la République Démocratique du Congo, jusqu’à l’organisation des élections initialement prévues en date du 23 décembre 2018. Lesquelles échéances électorales viennent encore d’être repousser de 7 jours pour la date du 30 décembre 2018. Le manque de volonté d’organiser les élections par le régime autoritaire de Kinshasa, le débauchage du personnel politique de l’opposition congolaise par le même régime, additionné au flou artistique entretenu par la Commission Nationale Electorale Indépendante de la RD-CONGO, CENI/RDC en sigle, au sujet du nettoyage du fichier électoral comportant plus de 10 millions d’électeurs fictifs, mixé à l’inconstitutionnalité de la machine à voter (surnommée par la population congolaise machine à voler), le décor d’une situation explosive postélectorale sur fond d’une fraude titanesque de ces élections est d’ores et déjà planté. Malgré tout, la Communauté dite internationale parmi laquelle nous retrouvons certains soutiens de ces dinosaures qui ne cherchent rien d’autres que mourir au pouvoir, regarde sous l’œil bienveillant, parfois complice, laisse dégrader la situation. Malheureusement, ce cas de la République Démocratique du Congo, où la population est confrontée à un dinosaure ou à un aspirant dinosaure comme Joseph Kabila qui ne veut pas organiser les élections ou cherche à mourir au pouvoir, dans le chef de la plupart des chefs d’Etats africains. Confrontées aux dinosaures africains qui n’envisagent point de quitter le pouvoir, il revient maintenant aux populations africaines elles-mêmes de se décider de ce qu’elles veulent bien faire de leurs régimes autoritaires. Sachant qu’il ne serait pas méchant ou exagéré de rappeler ces dernières que le pouvoir ou la force leur appartient au peuple. Etant donné qu’aucune armée de ce monde n’a le pouvoir de vaincre tout un peuple. Et sachant que la force de l’impérialisme repose sur la naïveté des dinosaures. Tout comme le pouvoir des dinosaures ne tient qu’au tribalisme du peuple africain lui-même. Le monde nous appartient. La solution à nos problèmes est en nous. Sortons des plaintes et dénonciations inutiles. Passons à l’action. Mettons fin à tout cela. (Par William James ETUTU/MTV)

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